Lorsque l’on mesure les décibels à l’aide d’une simple application pour Smartphone au centre-ville d’une capitale comme Paris, on s’aperçoit qu’on atteint rapidement les 90 – 100 décibels relevés, ce qui est considérable.

En effet, Paris est la 9e ville la plus bruyante au monde après Pékin et Mexico, et la 2e ville la plus bruyante en Europe après Barcelone.

Les niveaux de bruit se mesurent en décibels, 0 dB c’est le bruit du désert, lorsqu’on n’entend rien du tout, et 100 dB c’est le bruit que l’on relève en discothèque.

Insidieusement nous subissons une rumeur incessante puisque d’après l’OMS, le seuil des perturbations intellectuelles et physiques dues à l’excès de bruit est fixé à 68 décibels. Au-delà, l’excès de bruit a un impact direct sur notre psychisme, notre niveau de fatigue, notre santé cardiovasculaire, nos secrétions hormonales.

Les effets néfastes des nuisances sonores sont avérés scientifiquement. D’après l’OMS, 11% des parisiens sont exposés à des niveau de bruit au-delà des normes réglementaires de 68 dB en moyenne par jour. Le niveau de risque, c’est-à-dire qu’il y a des risques pour l’oreille, est quant à lui fixé à partir de 85 dB. Le 1er risque est la détérioration de l’audition, puis surviennent des acouphènes et une fatigue auditive pouvant aller jusqu’à la perte de l’audition.

Mais attention, des bruits plus petits agressent également notre organisme !

En effet, Il y a des millions d’années, le système auditif était une sorte de système d’alerte qui nous prévenait en cas de danger pour l’homme, et l’on voit comment à chaque excès de bruit notre cerveau libère un certain nombre d’hormones qui sont associées au stress. C’est le cas du cortisol, l’hormone du stress qui, accumulée dans l’organisme, provoque des dérégulations du système nerveux et influence notre niveau de stress.

Une étude récente réalisée en France rapporte que 9 français sur 10 considèrent qu’ils sont exposés de façon excessive au bruit, surtout au travail ou un actif sur deux trouve qu’il est trop exposé au bruit.

Ainsi, il y a aujourd’hui un problème majeur de pollution acoustique qui affecte notre santé et notre capacité de concentration. Les nuisances sonores ont un réel impact sur notre capacité d’attention, puisque le cerveau a du mal à se régénérer dans ces moments de forte distraction.

Dans le monde professionnel, où les bureaux sont fréquemment organisés en open space, on évolue en pleine pollution acoustique dans nos espaces de travail. Travailler dans un environnement ou le bruit résonne se ressent physiquement en continu.

Ainsi, l’exposition au bruit semble liée à une diminution des performances intellectuelles, car le bruit agresse nos capacités cognitives, comme l’a démontré une récente étude allemande réalisée sur les performances scolaires d’élèves étant proches de 3 grands aéroports.

Par ailleurs, notons que les spécialistes considèrent que le temps de concentration moyen est de 11 mn, et qu’il est encore de 25 mn ensuite pour parvenir à se reconcentrer à nouveau.

Les décibels mesurés au sonomètre

Mais alors, qu’est-ce que le silence ?

Il y a une prise de conscience générale que le silence est d’or, même si chez les plus jeunes le silence fait parfois peur. Rappelons que le silence absolu n’existe pas à l’état naturel, il serait terriblement angoissant et l’on dit que l’absence totale de bruit peut rendre fou.

Le silence fait du bien à notre cerveau en favorisant notre créativité et notre équilibre psychique, car le bruit perturbe notre attention et nous avons tous besoin, régulièrement, d’une cure de désintoxication !

D’après la définition classique, le silence est le fait de ne pas parler, c’est l’absence de bruit et de nuisances sonores, c’est le calme. Bien que le silence absolu n’existe pas, nous recherchons tous des moments de calme, par exemple le silence de la nature.

On s’aperçoit que le silence est une sorte de « révélation » : le silence n’est pas seulement un manque de bruit, mais au contraire c’est un autre univers qui se révèle à nous, c’est le son du silence.

C’est ce que décrivait en 1943 l’écrivain Paul Valéry dans son ouvrage Tel Quel – Tome II :

« Entends ce bruit fin qui est continu, et qui est le silence. Ecoute ce qu’on entend lorsque rien ne se fait entendre… plus rien. Ce rien est immense aux oreilles ».

Ce presque rien c’est la rumeur tranquille de la nature, parfois appelée l’heure bleue, ce moment à l’aube où la nature se tait.

Le silence est le moment de la rêverie et de la méditation, qui permet de se reconnecter avec son corps. On note ainsi ces dernières années un véritable boom des retraites en silence et du recours à la méditation, à une respiration profonde et calme qui permet de développer le « silence intérieur ».

Le silence, désormais rare, est devenu chic et parfois coûteux alors que le droit au silence, si nécessaire à notre santé, devrait être accessible à tous.

Les recherches scientifiques démontrent ainsi régulièrement les bienfaits pour notre cerveau et notre corps d’un environnement silencieux.

Aussi, nous recommandons vivement d’instaurer des petites capsules de silence dans votre quotidien, qui nous font du bien et aident à nous régénérer !